En septembre, Fluide, parcours d'arts actuels, revient dans la petite ville de Thuin. Trois ans après l'édition 2015 qui avait vu naître treize oeuvres, huit contributions d'artistes s’y ajoutent pour faire de Thuin un véritable musée à ciel ouvert.
En 2015,Fluide, un parcours d'art public organisé à Thuin en partenariat avec le BPS22, invitait une vingtaine d'artistes à investir la ville pour y insinuer quelques troubles esthétiques et ainsi activer son patrimoine. Suscitant émotion, curiosité et réflexion, les oeuvres exposées hors des lieux spécialisés ont marqué le territoire d’une empreinte significative. Treize d'entre elles, installées de manière pérenne, continuent à faire dialoguer l'art avec le passé de cette ancienne cité médiévale.
Cette année, neuf contributions viennent s'ajouter aux treize oeuvres initiales dans le but de transformer Thuin en véritable musée à ciel ouvert. Les artistes sélectionnés ont ainsi parcouru la ville, exploré ses moindres espaces, appris ses légendes et ses pratiques quotidiennes, rencontré les Thudiniens et écouté leur histoire afin de s’imprégner de ces lieux. Tous ont un point commun : ils entament un dialogue avec l'environnement dans lequel ils travaillent et envisagent le lieu comme un matériau. Partant de l'existant, les artistes ont conçu des projets spécifiques pour des interventions in situ dans des lieux emblématiques de la ville : le Beffroi, le Chant des Oiseaux, les Jardins suspendus et ses ruelles, le Bois du Grand Bon Dieu, la Sambre et l'ancien chantier naval de Thuin…
GRRIZ (studio d'architecture, de design et d'interventions urbaines co-fondé par Luigi Greco et Mattia Paco Rizzi) réinvente, au départ de matériaux récupérés dans l'ancien casino démoli, une oeuvre à habiter, espace suspendu sur les jardins suspendus réalisé en bois et ardoise locaux. Rappelant une carapace isolante et protectrice, sa forme architecturale est tournée vers le paysage environnant. La lumière naturelle y pénètre par la large ouverture frontale et invite tant à l’isolement qu’à la méditation par sa vue imprenable sur les Jardins suspendus et la vallée de la Biesmelle.
Participant au charme de Thuin, les Jardins suspendus ont, une nouvelle fois, particulièrement été investis, interrogés et ré-envisagés par les artistes sélectionnés. Dans le langage populaire, les jardins et le Quartier de la Piraille sont appelés "Pays des Choucas". Charlotte Beaudry leur rend hommage en réalisant une peinture monumentale qui salue la présence de l'oiseau roi des lieux. L’artiste a privilégié une interprétation stylisée, librement inspirée du chouca mais aussi de la merlette, présente sur le drapeau de la ville de Thuin. Par le biais d'une sculpture onirique et monumentale, Serigne Mbaye Camara nous vient de Dakar pour conter le manque d'approvisionnement en eau des Jardins Suspendus. Comme un puits de vie schématise un puits d’abondance au lieu-dit Petit chant, point de vue incontournable sur les Jardins suspendus. L’artiste y construit un cercle en acier poli miroir symbolisant l’eau, source de vie. GRRIZ (studio d'architecture, de design et d'interventions urbaines co-fondé par Luigi Greco et Mattia Paco Rizzi) réinvente, au départ de matériaux récupérés dans l'ancien casino démoli, une oeuvre à habiter, espace suspendu sur les jardins suspendus réalisé en bois et ardoise locaux. Rappelant une carapace isolante et protectrice, sa forme architecturale est tournée vers le paysage environnant. La lumière naturelle y pénètre par la large ouverture frontale et invite tant à l’isolement qu’à la méditation par sa vue imprenable sur les Jardins suspendus et la vallée de la Biesmelle.
Dans le Bois du Grand Bon Dieu, Mario Ferretti décompose et recompose deux arbres séculaires, promis à la disparition, de la Drève des artistes. Si au premier abord, ses sculptures monumentales sont effrayantes d’inertie, posées au sol tels des corps torturés, en s’approchant, elles semblent pourtant (re)prendre vie dans ce bois légendaire aux allures de cathédrale. Cathy Coëz se plonge dans l'histoire du lieu-dit Chant des Oiseaux et revisite les colonnes oubliées de ce lieu mémoriel. A l’entrée du square actuel, deux colonnes supportant des vasques en pierre accueillent les promeneurs. Rappelant l’histoire du lieu, des “ déchets ” céramiques, en référence aux crayats, s’apparentent à deux monticules constellés d’oiseaux, eux aussi en céramique, immobiles mais vainqueurs, comme les gardiens d’un passé industriel à préserver. Inspiré de faits réels, personnels ou collectifs, Mostafa Saifi Rahmouni a cherché les lieux les plus urbains de Thuin pour évoquer la résistance de ses traditions et croyances. Soumise à de nombreux sièges dès le Moyen Age, la ville fortifiée de Thuin a connu de très violents combats tout au long de son histoire. L’intérêt de l’artiste s’est porté sur la capacité de résilience de la ville et de ses habitants. À proximité du Beffroi, symbole des libertés et de l’autonomie du peuple sous l’Ancien Régime, les photographies rappellent la créativité individuelle et collective mise en place pour survivre.
Parcours libre 24h /24h du 8 septembre au 9 décembre 2018. Ville de Thuin (Belgique).
Participant au charme de Thuin, les Jardins suspendus ont, une nouvelle fois, particulièrement été investis, interrogés et ré-envisagés par les artistes sélectionnés. Dans le langage populaire, les jardins et le Quartier de la Piraille sont appelés "Pays des Choucas".
Charlotte Beaudry leur rend hommage en réalisant une peinture monumentale qui salue la présence de l'oiseau roi des lieux. L’artiste a privilégié une interprétation stylisée, librement inspirée du choucas mais aussi de la merlette, présente sur le drapeau de la ville de Thuin.
Par le biais d'une sculpture onirique et monumentale, Serigne Mbaye Camara nous vient de Dakar pour conter le manque d'approvisionnement en eau des Jardins Suspendus. Comme un puits de vie schématise un puits d’abondance au lieu-dit Petit chant, point de vue incontournable sur les Jardins suspendus. L’artiste y construit un cercle en acier poli miroir symbolisant l’eau, source de vie.
Charlotte Baudry, Choucas des tours
Au coeur des vestiges du dernier chantier naval, Pauline Debrichy aborde le riche passé batelier de Thuin. Située sur l’emplacement de l’ancienne halle d’assemblage du chantier naval de Thuin fermé en 2003, son installation réinterprète les structures construites pour la confection de barges en bois. Reprenant exactement les dimensions d’une péniche en bois dite “ pointue ” (“ spits ” en néerlandais), l’oeuvre de Pauline Debrichy représente les échafaudages servant autrefois à la construction des péniches et rappelle tant l’absence du bateau que de la vie économique et sociale que ce chantier générait. Enfin, frôlant le mythe et l'actualité, Lola Meotti investit l'église Notre-Dame du Mont Carmel comme espace de projection vidéo et tente d’activer une réflexion sur la place du travailleur dans notre société occidentale, entre divertissement et réalité. Des extraits musicaux de blockbusters hollywoodiens sont mis en confrontation avec une voix off familière qui nous informe sur la notion de burn out. Par le biais des artifices du cinéma grand public, Lola Meotti propose une fresque politico-apocalyptique volontairement et ironiquement pathétique.
Curatrice de l'exposition : Dorothée Duvivier - BPS22
Directeur artistique : Pascal Marlier – Centre Culturel de Thuin Haute-Sambre